Analyse d'Habacuc - Ancien Testament. Petit prophète de la Bible

 

Le commentaire du livre d'Habacuc est une rare entreprise. Gaëtan Poisson et Pierre-André Bizien s'y sont essayés dans "La racine d'Habaquq". Premier constat:

 

« Lu à froid, le Livre d’Habaquq semble très austère, voire sinistre : que de menaces divines contre ceux qui dévieraient de la loi ! » (La racine d'Habaquq)

 

Le juste qui souffre attend l'aide de Dieu, mais il se heurte à un silence dur, puis à l'annonce de calamités. Pourquoi, si Dieu est bon, une telle réaction? Nos deux auteurs ont remonté le fil narratif et ont proposé une interprétation audacieuse de la logique divine.


« Nous attendons de la Bible, et plus largement des textes sacrés, qu’ils confirment nos instincts de concorde universelle » (La racine d'Habaquq)

 

Puis ils enfoncent le clou:


« Dissoudre l’âpreté du religieux dans la douceur infinie du spirituel, c’est la tentation de notre temps. Or concevoir ainsi la Bible, c’est s’enfermer dans le déni face aux violences du réel, et couper court à l’espérance… »


« Dans la mesure où l’on atténue l’âpreté des versets bibliques, on diminue leur puissance libératrice »

 

Ainsi, la violence si présente dans l'Ancien Testament, et particulièrement en Habacuc, reflète en figure l'âpreté de la vie, le combat sans pitié que doit livrer tout homme dans son existence. Ainsi, la Bible ne ment pas, elle ne triche pas. La rhétorique sanglante et violente est le rappel de ce qui est, fondamentalement. 


Dans cette mesure, colère et bonté de Dieu seraient peut-être conciliables. Il s'agit d'un paradoxe divin, plutôt que d'une contradiction. Même la colère divine appartient au champ de la bonté. Une bonté qui s'exprime sur le long terme, au-delà de nos vues lilliputiennes. 


Le livre d’Habaquq préfigure-t-il l’Apocalypse ?

 

Cette question redoutable, nos auteurs ne la mettent pas sous le tapis. Ici encore, on trouvera dans le livre La racine d'Habaquq, une réponse solide. 

 

Ce que nous enseigne aussi ce grand texte, c'est que les calamités rencontrées dans la vie peuvent sauver notre avenir, à condition de les éprouver activement et non de les endurer passivement. Habacuc nous offre cette leçon. 


Dieu n’est pas coupable du mal dont il semble être à l’origine. Son silence apparent reflète notre impatience, car Dieu répond toujours, mais selon ses voies et non les nôtres. 

 

 

Se procurer La racine d'Habaquq

 

Editions Docteur angélique

 


 

à lire aussi

Overglose

Overglose

Clivage droite-gauche. Quelle réalité? La politique se résume-t-elle au narcissisme idéologique?

Reconceptualiser l'humanisme - autour de la thérapie scripturale

Reconceptualiser l'humanisme - autour de la thérapie scripturale

L'humanisme est une notion en crise. Comment le redéfinir? Qu'en a dit Albert Camus?

Regarder la mort en face (Père Bernard Vignot)

Regarder la mort en face (Père Bernard Vignot)

Le Pape a-t-il raison d'évoquer son avenir sans tabou? LA question semble diviser

Le radical-chic

Le radical-chic

Le radical-chic: qui est cet intriguant personnage, qui dirige la France depuis 30 ans?

Les auteurs

 

Index des citations religieuses

 

Caricatures

 

Vous aimerez aussi

A la rencontre du Machu Picchu

A la rencontre du Machu Picchu

Un nouveau périple de Jérémie Dardy en Amérique du Sud

 

 

Les traces de la Trinité dans la Bible

Les traces de la Trinité dans la Bible

La Trinité est mentionnée dans l'Ancien Testament, en certains passages plus ou moins allusifs. Démonstration.

 

 

Les banlieues, le salafisme ou le nouveau communisme

Les banlieues, le salafisme ou le nouveau communisme

Banlieues et salafisme. Etat des lieux par Tarik Yildiz

 

 

Theological culture... the big dismay

Theological culture... the big dismay

Nowadays, religious knowledge is merely insignifiant. Occidental populations prefer being captured by technological stuff.