Chiffres et comparatifs
-L’industrie du vaccin représente 42,3 milliards d’euros (2016). Rythme de croissance : 11,5% par an.
-En 2016, un vaccin pédiatrique se vend 5 fois plus cher qu’en 2008.
-69% des Français font confiance aux vaccins, 52% considèrent que la vaccination présente plus de bénéfices que de risques (Ipsos, octobre 2016). La France, pays de Pasteur, est devenue championne du monde du scepticisme contre les vaccins.
-10% des Français déclarent refuser systématiquement de se faire vacciner (sondage Odoxa, juin 2015).
-En 2014, le laboratoire Gilead a généré un bénéfice de 12 milliards d’euros (budget national de la Culture : 7,3 milliards d’euros en 2016)
-En 2016, Sanofi a généré 33,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires, et a investi 5,2 milliards d’euros en recherche et développement (à des milliards de bénéfice correspondent des milliards réinvestis pour la recherche).
-En 2008, le DT polio contenant les trois vaccins obligatoires a cessé d’être produit. Il ne coûtait que 24€ ; En 2016, le vaccin disponible combat 6 maladies à la fois, et coûte 120 € (soit un coût multiplié par 5).
-La variole a tué 300 millions de personnes au XXe siècle (près de 8 fois plus de morts que la pandémie du sida jusqu’à aujourd’hui). Elle a été éradiquée grâce à la vaccination.
-En 2013, les laboratoires pharmaceutiques travaillent sur 271 vaccins : 137 contre des maladies infectieuses, 99 contre les cancers, 15 contre les maladies allergiques, 10 contre des maladies neurologiques (leem.org). Depuis l’arrivée des génériques à moindre prix sur le marché du médicament, les laboratoires pharmaceutiques se sont massivement réorientés sur les vaccins (non généricables). La profusion de vaccins en préparation est partiellement liée à ce nouveau contexte économique.
-Les laboratoires européens produisent 90 % des vaccins dans le monde. Ils exportent 3,5 milliards de doses par an (84% de leur production). L’Europe attire 65 % des projets d’investissement en recherche. (leem.org, 23 avril 2014)
-La vaccination sauve 3 millions de vies chaque année dans le monde (OMS 2010)
Pourquoi les vaccins ne rassurent plus : trois facteurs explicatifs
L’opinion publique n’est plus mécaniquement favorable aux vaccins pour trois raisons génériques :
-la suite de dysfonctionnements circonstanciels de certains vaccins, surmédiatisée par internet, et tendanciellement minorée par la communauté scientifique "légaliste" auprès du public. Le niveau de défiance est corrélé à ce clivage.
-la réorientation stratégique des laboratoires pharmaceutiques vers la production de vaccins, suite à l’apparition des médicaments génériques à moindre prix sur le marché (les vaccins, eux, ne sont pas généricables). Des interrogations s’accumulent sur le degré de désintéressement des laboratoires, qui ne communiquent pas toujours clairement.
-l’argumentation des praticiens pro-vaccin répond fréquemment à côté des questions qui se posent.
En souterrain, c’est le statut scientifique, objectif et doctoral de la communauté médicale qui est remis en cause : son commerce avec la vérité lui est de plus en plus contesté. Dans ce contexte nouveau, l’expert en santé publique Antoine Vial adresse un avertissement aux acteurs du monde médical :
« Le consommateur, et le malade tout autant, sont devenus adultes. Pour peu qu’on commence à leur mentir, à détourner légèrement l’information, ils le ressentent, et c’est l’ensemble du discours qui se trouve décrédibilisé. La remise en cause de la vaccination par une partie de la population en est le dernier exemple » (Antoine Vial, Santé le trésor menacé, 2017)
La fiction structurante d’une communauté scientifique unanime est socialement légitime, jusqu’à un certain point. Pourtant, elle est déconstruite en-deçà de ce point-limite (bien qu’il soit occasionnellement franchi) : paradoxe qui renforce le quiproquo ambiant et le sentiment mutuel de dépossession symbolique. Concernant la question du vaccin, une analyse de la littérature médicale interne révèle vite le décalage entre l’unanimisme affiché et les positions personnelles. Ainsi, le 31 mars 2015, un communiqué de la DREES reconnaissait :
« Les médecins ne se sentent pas toujours en confiance pour informer leurs patients sur certains aspects des vaccins, comme les adjuvants. Au total, près d’un quart d’entre eux émettent des doutes à l’égard des risques et de l’utilité de certains vaccins. »
Laboratoires pharmaceutiques : jusqu’où va le désintéressement ?
On les assimile volontiers à d’énormes entreprises capitalistes dont le profit serait le seul horizon : les laboratoires pharmaceutiques méritent-ils cette réputation ?
Si l’exagération est souvent de mise, un réel problème existe : dans les faits, l’utilité publique peut générer de l’intérêt privé, voire certaines formes de chantage commercial, et la direction financière de certains laboratoires pharmaceutique mord bien la ligne. Dans l’industrie pharmaceutique, les gestionnaires sont à distinguer des médecins et des chercheurs qui édifient directement la science. C’est là que réside l’illusion d’optique collective : le grand public confond ces deux ordres – qui s’interpénètrent il est vrai – mais dont les métiers diffèrent.
-Miles D. White, directeur des laboratoires Abbott, a débuté sa carrière comme consultant dans la firme de consulting McKinsey & Company.
-Le groupe pharmaceutique Pfizer est dirigé par l’homme d’affaires américain Ian Read.
Le 25 septembre 2009, un journaliste du Figaro pointait la ruée équivoque des laboratoires vers les vaccins. La collusion malsaine entre santé publique et bénéfices y était clairement dénoncée :
« Sanofi Aventis est loin d'être le seul laboratoire à investir sur ce marché porteur. C'est notamment pour entrer dans l'univers du vaccin, que l'américain Pfizer a mis en janvier la main sur son compatriote Wyeth. Dans la corbeille, il a trouvé le Prevenar, un vaccin contre la méningite dont les ventes ont atteint 2,7 milliards de dollars en 2008. Les grands labos misent sur les vaccins pour compenser la chute brutale qui attend leur chiffre d'affaires d'ici à 2013. À cette date, la plupart des brevets qui protègent leurs médicaments vedettes auront expiré. Autant dire que les fabricants de génériques, c'est-à-dire de copies moins chères, envahiront le marché » (Le Figaro, 25 septembre 2009)
De fait, le dégoût croissant du grand public pour les laboratoires résulte de scandales récurrents, qui évoquent l’univers opaque des banques et de la finance. Prenons ici pour exemple l’affaire du Sovaldi (il ne s’agit pas d’un vaccin, mais d’un médicament) :
Le groupe Gilead est parvenu à concevoir un médicament très efficace contre l’hépatite C, le Sovaldi. En situation de quasi-monopole, la direction a décidé de commercialiser son produit à un prix astronomique dans les pays riches, largement déconnecté des frais de recherche : en France, la sécurité sociale se retrouvait donc contrainte de débourser 41.800€ par malade bénéficiant du Sovaldi (la ministre de la Santé Marisol Touraine a elle-même reconnu que le prix imposé par le groupe était excessif). Une enquête a démontré que pour obtenir ces bénéfices faramineux, le laboratoire avait diligenté des recherches en amont pour savoir jusqu’à quel prix le produit pouvait être commercialisé sans scandale (Cf. Sophie Bonnet, E.S 2016). Résultat, les médecins héritent d’un dilemme éthique fort malsain :
« Avant tous les patients qui avaient une hépatite pouvaient être traités, aujourd’hui les coûts de traitements font qu’on nous demande de ne traiter que les patients les plus sévères : on est obligés de trier les malades aujourd’hui » (Docteur Pascal Melin, hépatologue, Envoyé spécial, 2016)
Inflation numérique des vaccins : vers un gavage sanitaire des populations ?
L’accusation est lourde : depuis la démocratisation mondiale du médicament générique, les laboratoires pharmaceutiques se sont tendanciellement "réintéressés" à la production de vaccins. Concrètement, on assiste à une explosion du nombre de vaccins en préparation (271 en 2013). Ce que certains chercheurs craignent, sans être en soi des opposants à la vaccination, c’est que cette accumulation progressive du nombre de vaccins risque de déstabiliser l’équilibre actuel : alors que, jusqu’à nos jours, on était habitués à se faire vacciner seulement quelques fois au cours de sa vie, une augmentation significative des vaccins obligatoires (ou fortement conseillés) pourrait, à terme, affecter les organismes. La question ne porte donc pas seulement sur la nocivité hypothétique de tel ou tel vaccin en soi, mais aussi sur la quantité de doses imposées dans les années à venir.
Le 30 novembre 2016, le comité d’orientation sur la vaccination propose de faire passer de 3 à 11 le nombre de vaccins obligatoires (en fait 11 maladies), ceci dans le but proclamé de rendre confiance à la population vis-à-vis des vaccins. Obliger pour rétablir la confiance : le caractère ubuesque de l’argumentation n’a pas manqué d’être relevé, cette fois jusque dans la presse généraliste (et non plus sur les seuls sites conspirationnistes habituels). Deux journalistes du Figaro ont pointé une certaine incohérence : « (…) les auteurs estiment que «la levée de l’obligation vaccinale est l’objectif à atteindre» mais préconisent pour y parvenir... « un élargissement temporaire du caractère obligatoire des vaccins recommandés de l’enfant». À ne rien y comprendre... » (Soline Roy, Aurélie Franc, Le Figaro, 30 novembre 2016). Il existe, à tout le moins, un problème de communication de la part des instances sanitaires auprès de la population : la défiance contre les vaccins s’en nourrit fatalement.
Un rapport de leem.org (les entreprises du médicament) démontre l’explosion rapide et soutenue du marché du vaccin depuis quelques années :
« Le temps de mise sur le marché des vaccins est plus long que celui des médicaments classiques, compte tenu de la multiplicité des contrôles d’efficacité et de sécurité. L’industrie du vaccin représentait moins de 3 % du marché mondial du médicament en 2009. Mais, avec un taux de croissance de plus de 11,5 % par an, elle apparaît comme un des secteurs les plus dynamiques de l’économie de la santé. Son chiffre d’affaires devrait atteindre 52 milliards de dollars (42,3 milliards d’euros) en 2016 contre 25 milliards de dollars (20,3 milliards d’euros) attendus en 2012. » (leem.org, 23 avril 2014)
Malgré son penchant légaliste, la presse mainstream a fini par réagir à l’évolution étonnante de ce contexte. L’édito du Monde en date du 12 janvier 2016 décrit une situation malsaine et met en cause l’Etat :
« Faut-il remettre en question l’obligation vaccinale, alors que la défiance des Français vis-à-vis de la vaccination ne fait que croître ? En France, trois vaccins sont obligatoires pour les enfants avant 11 ans, contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP). Les autres sont seulement recommandés. Or, on constate plusieurs phénomènes préoccupants. Chez les bébés, jusqu’à 9 mois, la couverture vaccinale a baissé d’environ 5 % entre 2014 et 2015. L’Etat, qui n’a pas contraint l’industrie pharmaceutique à produire les vaccins strictement obligatoires, a sa part de responsabilité : depuis 2008, il n’existe plus de vaccin trivalent DTP, ce qui contraint les parents à recourir à des vaccins combinés immunisant aussi contre la coqueluche ou l’hépatite B. Le recours aux vaccins contre la grippe ou les papillomavirus (qui vise à prévenir les cancers du col de l’utérus) diminue. La couverture vaccinale s’étiole. »
La grogne monte non seulement chez les patients, mais aussi chez certains médecins désormais. Devant le public, nombre de praticiens sont aujourd’hui amenés à tenir un langage qui ne correspond pas exactement à leur conviction personnelle ; leur scepticisme se nourrit de la tendance à la survaccination préventive qui s’impose insidieusement dans les règles.
Contrairement à l’impression d’unité affichée lors des communications officielles, la communauté scientifique est assez largement divisée sur la question de l’opportunité de tel ou tel vaccin :
« Près d’un praticien sur trois ne voit pas le bénéfice pour la collectivité de recourir au vaccin HPV, contre les papillomavirus, qui vise notamment à prévenir les cancers du col de l’utérus» (François Béguin, Le Monde, 29 septembre 2016)
Les partisans réputés inconditionnels de la vaccination ne cachent plus leur dépit. C’est ainsi le cas du médecin Gérard Galliot :
« Je fais de nouveau de la pédagogie à propos de la vaccination antigrippale mais aussi à propos de celle des nourrissons, remarque-t-il. Auparavant, je n’avais pas à réexpliquer les bienfaits des vaccins. » (Le Monde, 14 janvier 2016)
Ce tournant, Gérald Galliot le situe en 2009 : date du fiasco de la gestion de la vaccination contre la grippe H1N1. Claude Leicher, président du principal syndicat des médecins généralistes assure de son côté que « la parole publique dans le domaine de la prévention et de la précaution est complètement décrédibilisée » (Cf. article Perrine Mouterde).
La communication déficiente des instances médicales et des pouvoirs publics
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? En partie du fait de la communication trop raide des instances sanitaires. L’impression lancinante qui se répand dans le public, c’est la surdité organisée contre les questionnements concrets et souvent légitimes. Certes, des quantités de brochures pédagogiques sont régulièrement diffusées mais, à y regarder de près, elles répondent de manière générique, en contournant le fond des problèmes. Exemple, la phraséologie rassurante de l’INPES :
« Lors d’une vaccination, on injecte un microbe atténué et rendu inactivé ou tué. Notre corps va reconnaître le microbe injecté comme s’il était fonctionnel, fabriquer des anticorps pour se battre et l’éliminer. Plus tard, nos défenses immunitaires vont garder la mémoire de cette bataille. Ainsi, si le microbe actif se présente, elles sauront se battre plus vite, parce qu’elles sauront fabriquer plus rapidement les anticorps nécessaires, adaptés spécifiquement à la lutte contre ce microbe. »
Ici, rien de critiquable en soi, puisque le principe de la vaccination est bien expliqué. Cependant, comme toujours, la bête écarlate se cache dans les détails :
« Certains vaccins peuvent avoir des effets indésirables, le plus souvent limités (fièvre, douleurs au point d’injection), mais ils font encourir beaucoup moins de risque que les maladies elles-mêmes »
Le cœur du problème, à savoir le risque de complications lié au dysfonctionnement d’un vaccin, est évacué par une formulation fulgurante et passablement spécieuse : en clair, certains organismes peuvent réagir imprévisiblement, mais bon… généralement on ne risque que des fièvres et des petites douleurs au point d’injection. Circulez, tout va bien.
Nous lisons bien que les effets indésirables sont « le plus souvent limités » : que se cache-t-il donc hors de ce vague « le plus souvent » ? C’est bien ce que demande le public (qui sait parfaitement que l’on risque parfois de petites fièvres et une petite douleur au niveau de l’injection). Pourquoi détailler justement ce qui ne fait pas question, et laisser sans réponse ce que l’on veut réellement savoir (jusqu’où les problèmes peuvent éventuellement aller suite à un vaccin)?
Voici clairement le type de communication qui fait problème : tout caractère dramatique est volontairement caché (il n’y a pas d’autre mot) pour ne pas effrayer outre mesure le public. L’objectif est compréhensible, mais en prenant ainsi les destinataires pour des simples d’esprit, on finit par s’attirer une franche défiance. La solution ne réside pas dans le déballage sordide de faits divers médicaux, mais si l’on prétend à la transparence, il convient de s’y conformer jusqu’au bout : affirmer que dans de très rares cas, des complications sérieuses existent.
Les instances médicales sont responsables d’un second écueil en matière de communication : le chantage moral. En substance, pour répondre à toute critique éventuelle, on dresse le tableau apocalyptique d’un monde sans vaccins. Sur un plan philosophique, ce procédé est foncièrement malhonnête. On rencontre ce type de phraséologie fréquemment dans la littérature médicale, ainsi dans le livre "Vaccins" du médecin Philippe Sansonetti, professeur au Collège de France :
« Les jeunes parents ont du mal à imaginer concrètement ce que serait un monde sans vaccin. Il leur manque un référentiel, l’expérience vécue de ce qu’étaient les ravages des maladies infectieuses » (Vaccins, Philippe Sansonetti, 2017)
Un tel développement n’est pas faux en soi – effectivement de nombreux parents n’ont pas conscience des risques d’un monde sans vaccins – mais on y sent un certain malaise : encore une fois, les questionnements légitimes semblent suspectés de nuire à l’existence des vaccins.
Depuis un certain temps, le site American Scientist a compilé une série d’études démontrant qu’on ne vous fait pas changer d’avis avec des faits, s’ils menacent votre vision du monde. Cette réalité concerne les deux "camps" (pro et anti-vaccins). Tout démontre que se qui se joue réellement dans la querelle du vaccin dépasse le contenu-même des discussions. L’attachement passionnel aux vaccins conduit la communauté médicale à minimiser des dysfonctionnements rares mais qui débouchent parfois sur de très sérieuses conséquences.
Prétendre que tout exposer sans tabou sur la table risquerait d’entraîner des phénomènes de panique généralisée, c’est reconnaître qu’on ne traite pas le public en adulte. Une telle position pourrait être justifiée à la rigueur, du moins si elle était assumée. Or elle ne l’est pas. Ne reste bien souvent qu’une impression de suffisance pontifiante face à des questionnements confus.
Les autorités publiques méritent aussi ce reproche. Pour défendre la vaccination, elles utilisent une argumentation parfois tendancieuse, conduisant à un chantage moral anti-scientifique : "le questionnement critique sur la vaccination contribuant à la défiance de masse, il fait donc risquer le retour des épidémies mortelles. Faites confiance aux autorités qui savent ce qui est bon pour votre corps". Voici en substance le message martelé dans les communiqués des instances officielles. Concrètement, le citoyen est plus ou moins mis face à l’alternative adhésion/trahison. Le journaliste de Libération Eric Favereau a déjà évoqué le problème :
« Deux voies vous sont offertes. Soit commencer par prendre les arguments des «antivaccins» afin de montrer votre ouverture d’esprit, avant de les évacuer d’un revers de manche méprisant. Soit s’attarder un peu plus que d’ordinaire sur les effets secondaires d’un vaccin lambda et laisser planer quelques questions, mais vous risquez alors gros car vous serez vite catalogué antivaccin. (…) Ce jeu de rôle, parfois un peu lassant, se joue depuis une dizaine d’années en France» (Eric Favereau, Libération, 29 janvier 2017)
La rhétorique de l’OMS elle-même prête le flanc à la critique, comme en témoigne cet extrait du 24 mars 2016 :
« Les principaux avantages de l’administration de plusieurs vaccins en une seule fois sont le nombre plus limité de consultations, qui permet d’économiser temps et argent, et de plus grandes chances pour les enfants de recevoir les vaccinations recommandées à temps. En outre, lorsqu’il est possible de bénéficier d’une vaccination combinée, par exemple contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, cela signifie moins d’injections » (OMS, 24 mars 2016).
A lire ce type de développement, on serait tenté de devenir franchement méfiant pour le coup : économie d’argent ? Le prix du vaccin combiné pour bébés a été multiplié par 5 par rapport au traditionnel ! Economie de temps ? Chouette, deux trajets de métro en moins et deux rdv en moins chez le médecin, oui au vaccin combiné ! Soyons sérieux…
Ces déficiences de discours institutionnels combinées incitent naturellement les citoyens à la perplexité. Pour un peu, on serait tentés d’accréditer les théories de Noam Chomsky :
« Le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux » (Le Monde diplomatique, Entretien, août 2007)
« Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires » (Le Monde diplomatique, Entretien, août 2007)
Le fond du problème réside dans le fait que la communauté scientifique française n’est pas cette structure d’excellence qui nous est trop souvent présentée officiellement. En 2014, le vénérable Institut Pasteur perdait dans ses propres locaux 2300 tubes contenant le virus SRAS ; en 2016, le prix Nobel de chimie Jean-Pierre Sauvage déclarait en toute franchise :
« Pour avoir des financements, on est souvent obligé de mentir un peu sur les objectifs, même si on sait que c’est des bêtises »
Sans sombrer dans le conspuage généralisé ou les faciles théories du complot, il est nécessaire de reconnaître enfin que la question de la vaccination en France n’a pas été traitée avec le sérieux requis.
Le problème des adjuvants dans les vaccins
Aujourd’hui, les vaccins sont souvent remis en cause en raison des adjuvants qu’ils peuvent contenir. En effet, certains médecins pointent eux-mêmes leur caractère potentiellement nocif sur certains organismes. C’est le cas du professeur Romain Gherardi, directeur à l’INSERM. Ce praticien chevronné, qui n’est nullement un militant anti-vaccin à l’origine, montre que la question dépasse le "pour" et le "contre" la vaccination en soi : ce qui fait problème, c’est que certains postulats scientifiques à propos de l’aluminium dans les vaccins se sont avérés erronés.
Exemple majeur : pendant des décennies, la communauté scientifique a cru que l’aluminium était éliminé rapidement dans l’organisme après l’injection du vaccin. Des travaux expérimentaux ont clairement montré qu’en réalité, certains organismes conservent très longtemps cet aluminium en leur sein, ce qui engendre des troubles musculaires, et probablement les cas de fatigue chronique observés chez certains individus. Il a aussi été démontré que l’aluminium injecté ne reste pas localisé à son point d’entrée dans l’organisme, mais qu’il circule avec les cellules de l’immunité à distance, vers les ganglions, la rate, et potentiellement vers le cerveau, ce qui est en soi dangereux (l’aluminium est un neurotoxique reconnu).
« Les labos, naturellement, ne sont pas très enclins à changer complètement un adjuvant qu’ils ont utilisé depuis 1926 » (Professeur Romain Gherardi, C à dire, 2 novembre 2016)
« L’aluminium, c’est un indésirable absolu dans les métabolismes du vivant » (Professeur Romain Gherardi, C à dire, 2 novembre 2016)
Les vaccins, au-delà de la légende rose et de la légende noire
Si la mauvaise foi de la plupart des militants anti-vaccins est flagrante, leurs arguments ne relèvent pas systématiquement de la fantaisie. Bien au contraire, il est aujourd’hui avéré que les vaccins n’ont pas toujours eu l’effet escompté sur les populations. Des cas de graves complications chez des enfants, et même des cas de mort probable ont été soulevés, y compris par des médecins (cf. cas d’Adriana Kolbecher, morte en 2010 à 17 ans. En cause : le vaccin Gardasil).
La communauté scientifique et les pouvoirs publics sont coresponsables du discrédit croissant qui les entoure. Entre l’idolâtrie et l’indifférence, Pasteur mériterait d’être enfin respecté comme il se doit.
Pierre-André Bizien
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